Un jour, une oeuvre par Patrick Sandrin
Programmation culturelle de Cyclone le studio
Mes choix professionnels se sont le plus souvent déterminés à partir d’intuitions et d’affinités électives qui ont croisé mes obsessions, et un désir immodéré pour l’exaltation que le voyage promet. Cet embarquement physique et mental fut un principe récurrent lié à mes occupations de réalisation et de production photographiques et cinématographiques.
Il me fallait un port d’attache où j’allais consigner les empreintes mémorielles de cette quête et Cyclone le studio en fut l’enceinte. Un essai d’exotisme qui fut rythmé par une scansion de constructions et de transformations.
Cette incessante métamorphose est devenue le paradigme des lieux, pour progressivement révéler son destin qui jusqu’ici différait son éclosion, sa lisibilité.
Un assez long voyage où ce lieu si personnel, presque intime, est devenu un endroit de rendez-vous bien parisien qui a vu se succéder des mondes très différents.
Les plus grandes enseignes, les marques les plus prestigieuses de la mode et des médias, de l’industrie et des services, mais aussi les institutions liées à la recherche médicale, scientifique ou technologique y ont accosté, s’y sont déployées, puis en sont repartis.
Cyclone le studio est l’écrin d’une scène éphémère qui a aussi permis la production et la monstration d’œuvres singulières à l’occasion d’événements qui leurs étaient consacrés, toutes disciplines confondues dont le cinéma, les arts plastiques et de la scène.
Patrick Sandrin
MERCREDI 22 MARS 2023 - Narni, Italie
Projection du film de Patrick Sandrin | Sur le fil de Diane
Le titre du film convoque une arborescence de sujets dont celui que l’on nomme communément «œuvre d’art ». L’assemblage de ces deux mots me renvoie au cloisonnage entre les différentes pratiques et disciplines, et leurs familles d’appartenance, celle de l’art ou celle de l’artisanat d’art.
Le film confond cette partition trop souvent convenue, car si l’œuvre est le fruit d’une attitude d’artiste, l’attitude est un art où s’accomplit l’œuvre… Diane de Clercq en est le sujet. L’histoire de cette autodidacte de la maille est passionnante, elle révèle un talent, un goût et un style, une ascèse de travail, mais aussi une humanité singulière, exemplaire dans son rapport à l’altérité. Plus précisément avec ce monde du travail, ces femmes ouvrières de la maille com – plices d’une ambition technique et esthétique. Ces rencontres qui semblaient convoquées par des hasards, ont fabriqué, tracé une destinée.
Une somme de circonstances aussi heureuses que pro – ductives n’arrive qu’aux esprits préparés. Diane de Clercq a imaginé son œuvre dans un art appliqué, et cet art s’accorde parfaitement à l’idée qu’elle se fait des relations entre son travail et la vie, un devoir et un partage. Une mission qui associe des femmes de cultures sociales et d’ex – périences de vie très différentes, dans une envie commune, s’ac – complir, socialement, professionnellement, dans l’harmonie des traditions cultuelles italiennes. Elles sont investies d’une foi indispensable pour accomplir les œuvres qu’elles produisent.
Elles y ont trouvé du sens pour s’y consacrer et transcender les bases de leur travail technique. Elles se sont accordées autour d’une utopie, le beau et l’excellence tech – nique; un goût, une attitude, mais aussi un devoir de transmission, une façon de pérenniser ce génie très italien dont elles ont hérité. Art et artisanat, Diane de Clercq associe ces deux notions qui fondent ce génie. Elle perpétue à sa façon, l’esprit et la tradition des ateliers (Bottega) de la renaissance italienne.
Patrick Sandrin – réalisateur
SAMEDI 10 & DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2022
Elie Rojas | Le monde magique d’Elie Rojas
J’ai découvert assez tard l’exceptionnel travail d’Elie Rojas qui était pourtant si proche géographiquement du 5 Bd de Belleville, adresse que je fréquente depuis des décennies. Et donc si proche d’amis, les Ruiz-Sarmiento*.
Quelques mètres de trottoirs, distance qui relie un même destin, celui des nombreux intellectuels et d’artistes chiliens dont le 11 septembre 1973 fut la date du départ et de l’exil.
Un soir récent de dîner chilien au 5 bd de Belleville, la nuit se prolonge au 7, et je découvre avec une certaine émotion l’antre d’Elie Rojas et de son compagnon de toujours, le poète Valdo Rojas, et ses collages. Tous sont pliés, rangés dans des boites pour les plus petits formats, ou enroulé par sujets sur des dizaines de rouleaux, ils sont là, à côté d’un bureau, d’une bibliothèque, sous un canapé, à deux pas d’une cuisine, des centaines d’œuvres sont là, la plupart en format Kakémono, métaphore du territoire Chilien.
Car c’est bien le Chili qui hante son travail, imaginaire Chili, celui rêvé, et encore inconnu par partie, le Chili symbolique marqué par l’HISTOIRE et sa mythologie, et ce réel qui continue à frapper et à scander la petite histoire d’Elie.
Le réalisme magique qu’expérimente Elie Rojas fait coexister divers genres et juxtapose, de manière ludique, cadre historique et géographique avéré, références socio-culturelles vraisemblables et motifs surnaturels. Elle transfigure la réalité par l’allégorie, l’imaginaire règne et l’âme vole sur l’Océan Pacifique, le désert d’Atacama, la Cordillère et tous ces paysages laissés inachevés par la main du créateur dit Alejo Carpentier pour décrire l’Amazonie, mais elle revient toujours à Santiago.
Le travail d’Elie Rojas est à l’intersection du poétique et du politique, qu’elle transgresse très librement, à la manière des surréalistes mais sans que l’on puisse la rattacher à ce mouvement.
Cette somme considérable de collages, de tissus, est un journal intime et un carnet de voyage, une œuvre narrative et figurative.
Proche de l’art brut, cette plasticienne érudite se joue des conventions, elle habite un monde en exil fait de matériaux qu’elle trouve dans cet ailleurs qu’elle habite, ce sont ses bouts de tissus glanés ici et là qui convoquent son monde, interpellent ses fantasmes et ses rêves.
Merci chère Elie de venir accrocher ton monde magique dans mon île, un dialogue s’établira, car ils sont faits pour se rencontrer, et peut-être nous faire découvrir ce qu’il y a de mystérieux dans les choses, la vie et les actions humaines.
Patrick Sandrin | Producteur/réalisateur
* J’ai produit 4 films de Valéria Sarmiento, nous avons tourné Amélia Lopez O’Neil au Chili, La planète des enfants à Cuba, et ELLE à Sofia. Nous venons de terminer Traces, un documentaire sur la « mémoire corporelle » de la torture et sa transmission à travers les générations.
SAMEDI 28 & DIMANCHE 29 MAI 2022
Carole Quettier | Daniel Dobbels – Quelle ombre sort de la nuit?
L’histoire a besoin de faits, de dates, de rituels, nous avons donc imaginé une programmation pour ce moment. Deux jours de mouvements pour les corps, l’esprit et les images, avec les puissances poétiques et musicales, de Coltrane, Schönberg et Dylan dansées par Carole Quettier, chorégraphiées par Carole Quettier et Daniel Dobbels. Ces sessions ont été scandées par quelques interventions oratoires de Daniel Dobbels.
Patrick Sandrin
VENDREDI 20 MAI 2022
HORS LES MURS – « Cinéma, mon amour! »
Présentation du film Rome Roméo par Patrick Sandrin, son producteur, à l’occasion du Festival « Cinema, mon amour » à Rome.
SAMEDI 11 DECEMBRE 2021
Alain Jaubert – Projection Le Subtil oiseleur et dédicace de son livre Zestes
Alain Jaubert est écrivain, journaliste scientifique, chroniqueur musical, enseignant, réalisateur de nombreux films documentaires, et auteur de la série « Palettes » consacrée à l’histoire de l’art et diffusée depuis 1989 sur Arte et dans le monde entier. Producteur du magazine Les Arts – France 3 et Océaniques de 1990 à 1993
Auteur de plusieurs essais dont Le commissariat aux archives en 1986, il signe sa première fiction littéraire en 2004, à l’âge de soixante-quatre ans, et est récompensé par le prix Goncourt du premier roman l’année suivante.
SAMEDI 31 OCTOBRE 2021
Alain Fleischer – Lancement du coffret collector édité par les Editions Montparnasse, et Danielle, livre de photographies édité par les éditions Pelliti
Soirée dédiée à la sortie du coffret DVD collector édité par les Editions Montparnasse, et rassemblant plus d’une vingtaine de films d’Alain Fleischer, et à la publication de Danielle, livre de photographies édité par les éditions Pelliti.
29 FEVRIER AU 3 MARS 2020
Diane de Clercq – Showroom
Plusieurs jours dédiés à la présentation des oeuvres de l’artiste plasticienne et spécialiste de la maille, Diane de Clercq.
MARDI 5 NOVEMBRE 2019
Danielle Schirman – Projection Théâtre pour la main
Projeté au Pathé Les Fauvettes et suivi d’un cocktail au Cyclone le studio, Théâtre pour la main est un film et un livre à systèmes en cinq tableaux.
La manipulation de ses languettes et tirettes
fait basculer un salon mondain du XVIIIe siècle en palais des délices, et les postures de la conversation élégante en figures de la débauche, célébrant Eros. C’est cela que le film, de son côté, met en mouvement.
Théâtre pour la main ressuscite les images du libertinage sadien, grâce à un procédé des livres pour enfants
VENDREDI 11 MAI 2018
Emilio Pacull & Patrick Sandrin – Journées chiliennes
Ces journées chiliennes sont un retour mémoriel sur un moment tragique de l’histoire d’un pays, le Chili.
Le fracas d’une dictature militaire allait briser nette une utopie, politique et humaine…
…Ce retour en images sera notre façon de témoigner, un hommage à ces héros fragiles comme le souligne Emilio Pacull. Cette résilience que nous voulons aussi respectueuse que joyeuse, est la survivance indéfectible à l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité que certains ont voulu condamner…
…Aux apprentis sorciers d’hier et d’aujourd’hui, la vie de ces nécessaires utopies vous résistera toujours.
Patrick Sandrin
SAMEDI 02 DÉCEMBRE 2017
Pascal Kane – Projection de documentaire
Cinéaste et critique de cinéma français, Pascal Kané est venu présenté son dernier documentaire « Le bonheur est pour demain! », une comédie documentaire produite par l’Institut National de l’Audiovisuel, en coproduction avec LCP-Assemblée nationale, avec la participation de la Maison de la Pub, en partenariat avec le CNC
Une rencontre autour d’un cocktail fit suite à la projection de ce film.
Au sortir de la guerre, le progrès devient le remède à tous les maux du passé. À travers les archives de la télé et de la pub, le film nous replonge, sur le ton de la comédie, en compagnie du couple du roman de Georges Perec “Les Choses“ et des “Mythologies“ de Roland Barthes, dans les illusions d’une époque.
LUNDI 24 AVRIL 2017
Chantal Perrin – Showroom
Cyclone le studio a présenté les oeuvres de Chantal Perrin, créatrice de « livres de lumière », luminaires poétiques, également visibles sur rendez vous au showroom de la créatrice.
Plus de renseignements sur http://www.chantalperrin.com/
MARDI 21 MARS 2017
Alain Fleischer – Projection du film Rome Roméo hors les murs
Cyclone le studio, en partenariat avec Alain Fleischer et la galerie Françoise Paviot a organisé la projection du film Rome Roméo, au cinéma L’Univers. Projection qui fut suivie d’un cocktail offert au Cyclone le studio.
Cette projection a eu lieu dans le cadre du cycle « Un Jour, Une oeuvre » hors les murs.
MERCREDI 14 SEPTEMBRE 2016
Yukako Matsui – Performance de calligraphie japonaise
Le 14 septembre, l’artiste japonaise Yukako Matsui est venue effectuer une performance « in situ » au Cyclone le studio. L’élément décoré fut ensuite disposé à l’entrée du Cyclone le studio, à hauteur du porche. Cette performance fut commentée par Patrick Sandrin et Dominique Païni.
SAMEDI 28 MAI 2016
Daniel Dobbels – Projections et performances
Chorégraphe, danseur et penseur de la danse, contributeur et témoin avisé de l’histoire de l’art, Daniel Dobbels trace au fil du temps une voie unique entre danse et écriture. Quel que soit son médium – le mot ou le geste –, il n’a de cesse de l’interroger pour s’approcher au plus près du sensible, dans une visée poétique de l’expérience humaine.
Ses pièces s’offrent comme des traversées intemporelles dans un espace réinventé par la danse. Avec les danseurs de sa compagnie, il mène une exploration minutieuse du geste, fouillant tous les états du corps pour faire émerger ce qu’il retient de plus intime. Du solo au septuor, il invente un art de la relation – de cet entre deux entre l’intérieur et l’extérieur, entre soi et le monde – à la recherche d’une danse qui soit « la justice du corps ».
Patrick Sandrin
VENDREDI 18 MARS 2016
Pascal Kane – Projection des courts métrages de Pascal Kané
Savoir dire pour vouloir faire’’ écrit Pascal Kané.
Cette formule est le titre du dernier ouvrage de Pascal Kané paru chez Yellow Now dans une collection dirigée par Dominique Païni.
Critique, cinéaste, Pascal Kané fait partie des regardeurs d’une grande époque, celle des cahiers jaunes (Les Cahiers du Cinéma).
Ses analyses critiques sur les enjeux esthétiques ou idéologiques des auteurs sont de véritables points de vue, des pièces à conviction à recommander à tous ceux et celles qui aiment cet art ou veulent en faire. Passeurs, il furent quelques-uns à porter haut cet exercice de pensée et d’écriture et à considérer qu’il serait profitable pour les mener à la réalisation. Pascal Kané est de ceux là.
Dans ce film très dadaïste sur Jean Dupuy il est question de regard, de point de vue et de mise en scène. Cet exercice aussi fou qu’érudit est une succession d’inventions, de collages et de performances. Il revisite à sa façon l’inventivité de ce créateur singulier, de cet artiste expérimentateur qu’est Jean Dupuy. Son travail protéiforme, visionnaire et critique, est régulièrement salué sur les scènes les plus prestigieuses, du MoMa au centre Pompidou.
Un lien aussi puissant qu’improbable relie l’artiste au cinéaste, les hauteurs de Pierre Feu dans le Var…. une petite excursion festive entre amis.
Patrick Sandrin
SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2015
Danielle Schirman – Exposition de l’oeuvre Théâtre pour la main
Théâtre pour la main est avant tout un livre à systèmes en cinq tableaux avant de devenir un film.
La manipulation de ses languettes et tirettes fait basculer un salon mondain du XVIIIe siècle en palais des délices, et les postures de la conversation élégante en figures de la débauche, célébrant Eros. C’est cela que le film, de son côté, met en mouvement. Théâtre pour la main ressuscite les images du libertinage sadien, grâce à un procédé des livres pour enfants. Les figurines du boudoir philosophique deviennent marionnettes dévergondées.
La pièce fut exposée dans le studio 2 alors qu’une réception prit place au sein du studio 1.